Épisode 7 – Faire de la prospection sans faire de la prospection

Alicia D'huvé

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La prospection est un sujet qui te stresse ? Rien qu’à entendre ce mot, tes poils s’hérissent.

On a une bonne et une mauvaise nouvelle.
La mauvaise : en matière de prospection, il n’y a pas UNE recette magique qui marche pour tout le monde et à tous les coups.
La bonne : tu vas trouver ta recette à toi en déterminant tes ingrédients et en réajustant le bouquet au fil de tes tests.

Dans cet épisode, on te donne des pistes d’actions pour trouver ta façon de prospecter, celle qui te correspond et qui fonctionne pour toi ! Le maître mot : ne pas trop se comparer aux autres mais tester des choses.

Preuve en est, on te partage ensuite les témoignages d’Anaïs Baumgarten, de Guillaume Lagente et de Camille Poirier qui ont trois façons bien à elles de faire de la prospection !

Alors, tu te retrouveras peut-être dans l’une d’entre elles. Et comme on le dit à la fin de l’épisode, si tu as encore un doute ou si ce sujet te paralyse, prends contact avec nous, on pourra t’aider à dénouer quelques nœuds.

Les liens de notre rubrique Ressources pour aller plus loin :

Écouter l’épisode
Épisode 7 - Faire de la prospection sans faire de la prospection

Coline : Hello Charlotte

Charlotte : Salut Coline, tu vas bien ? 

Coline : Super, je suis ravie de faire cet épisode sur le sujet de la prospection. C’est un des sujets qui est le plus revenu depuis qu’on parle avec des freelances. C’est le sujet qui tétanise beaucoup de monde, donc on est ravi·es de faire cet épisode.

Et justement, toi, qu’est-ce que tu entends par rapport au sujet de la prospection ?

Charlotte : Déjà, on entend tout un tas de choses sur les peurs que ça peut réveiller. « J’ai les poils qui s’hérissent rien que d’y penser, j’ai la goutte au front.» On sent bien que ça génère énormément d’émotions.

Coline : Moi, on me dit tout le temps : « Je fais de la communication ou du développement, je ne suis pas commerciale, je déteste faire ça. » Ce qu’on me dit aussi souvent, c’est « Je n’ai pas envie d’en faire, je n’ai pas envie de pousser des portes et de passer pour un·e commercial·e. » Si tu te reconnais dans les phrases qu’on vient de dire, bienvenue dans cet épisode !

On va essayer de prendre le temps, par nos idées et par des témoignages, pour te faire aimer la prospection. Pour commencer, on va te partager cette fois-ci non pas 2 mais 3 idées dans cet épisode.

La première idée, c’est d’aller explorer les besoins pour comprendre le secteur. Demander des échanges à des gens pour en savoir plus sur leur structure. L’idée, c’est vraiment d’être dans une posture d’écoute et de se dire : « Je vais essayer de contacter des personnes pour leur demander comment ça se passe dans leur structure, quels sont leurs besoins ? »

L’idée, c’est d’être dans une posture de journaliste et pas de vendeur·se. Je me mets dans une posture de prospection et de vente uniquement si je me rends compte qu’il y a potentiellement des besoins et que je pourrais proposer des services à ces gens-là. Aller dans un secteur qui t’intéresse et dans des enjeux qui t’animent, c’est une démarche sincère. Si c’est vraiment un enjeu qui t’anime et que tu es sincèrement intéressé·e par la structure, tu vas aller demander comment ça se passe, qu’est-ce que vous faites, quels sont vos enjeux ?

On voulait te rappeler qu’en général, quand il s’agit de parler de soi, les gens sont plutôt contents, et ce n’est pas du tout péjoratif ce que je dis. Si les gens aiment bien parler d’eux, si tu vas leur demander leur parcours, ce qu’ils font, ce qui les anime, ils seront plus à même de prendre 20 minutes de leur temps pour parler d’eux.

Rappelle toi si ce n’était pas déjà arrivé que quelqu’un vienne te voir en disant : « Qu’est-ce que tu fais, comment es-tu arrivé·e là, quel est ton métier ? » Essaye de te rappeler si c’était quelque chose que tu avais trouvé désagréable ou plutôt agréable de partager ton expérience. Dis-toi que les gens que tu vas contacter, ce sera dans une démarche de partage d’expérience. Si tu les contactes par des canaux type écrit, ils ont le droit aussi de ne pas répondre et c’est OK. On a le droit de demander, et la personne en face a le droit de ne pas répondre, et ce n’est pas grave.

Charlotte : Une fois qu’on a fini cette phase exploratoire avec la casquette de journaliste, ce qu’on propose de faire, c’est d’enlever cette casquette-là, de te poser face à ton cahier avec un crayon et de prendre le temps de réfléchir à ta stratégie de prospection et de réseautage, en identifiant deux choses importantes.

La première, c’est les canaux que tu veux utiliser. Et la deuxième, c’est les objectifs que tu mets derrière ces canaux-là.

Premier point important : ne te crame pas. L’idée, c’est vraiment de te construire une routine qui tienne dans la durée. Il faut que tu te projettes en ayant une ou deux missions. Qu’est-ce que je peux faire sur la durée ?

La deuxième chose : c’est bien de s’inspirer des réseaux sociaux et des super solopreneurs qui cartonnent sur LinkedIn, mais tu ne pourras pas tout faire comme eux. On est tous différent·es et tu n’as pas besoin de faire le même podcast, la même newsletter, tu auras ta façon de faire avec ta singularité, ta personnalité. Tu peux effectivement faire un peu de veille sur les réseaux sociaux et sur la toile. Mais ne pars pas avec l’impression qu’il faut absolument faire tout super bien sur LinkedIn, Instagram, avoir son podcast et sa chaîne YouTube pour trouver des missions. On connaît des solopreneurs et des indépendant·es qui n’utilisent pas LinkedIn ou qui l’utilisent pour faire des sollicitations en one-to-one mais qui sont assez peu visibles parce que ça correspond à leur personnalité.

Et ça marche très bien, parce que quand tu sollicites la bonne personne au bon moment avec le bon petit ice breaker, ça marche tout à fait. Il n’y a pas forcément besoin d’avoir une ligne éditoriale déployée si ce n’est pas quelque chose que tu aimes faire.

Il y a une troisième chose qu’on voulait te partager, c’est la notion de plaisir. Réfléchis à là où tu aimerais progresser. Si justement tu as une bonne plume et que t’aimes l’écriture, tu peux tout à fait utiliser ce que tu sais faire, ce que tu aimes faire, et essayer de te déployer sur cette compétence là, de la développer. Donc oui, je vais réfléchir à une ligne éditoriale, je vais réfléchir à des posts, à du contenu que j’aimerais partager sur le réseau social LinkedIn parce que je sais que ça va me faire plaisir. Avec Coline, on vous a plusieurs fois parlé de la zone de génie dans d’autres épisodes. L’idée, c’est aussi de réfléchir à cette zone de génie dans cette stratégie de prospection.

Enfin, le dernier point : quand on se dit qu’il faut se poser pour construire, il faut aussi se poser régulièrement pour analyser. On a tendance à ne pas le faire et à continuer à faire des choses par habitude. Imaginons que tu aies décidé de définir une ligne éditoriale et de créer du contenu sur LinkedIn. Ça vaut le coup de regarder si ça marche ou pas. Et ce ne sont pas des KPI qui boostent l’égo, comme le nombre de likes, c’est aussi : est-ce que tu as réussi à te faire identifier par les bonnes personnes grâce à ça ? On peut avoir trois likes sur un post mais avoir rebondi parce que parmi les likes il y a une personne qui correspond à ton prospect et qu’après tu l’as contactée en one-to-one. C’est ça qui aboutira peut-être à un échange constructif, c’est ça qu’il faut aller analyser. Ça peut être pas mal de se mettre dans son agenda, une fois qu’on a construit sa stratégie, un temps d’analyse.

Autre point important, c’est les objectifs. On a tendance à toujours se mettre des objectifs de résultats. Vous le découvrirez à travers un des témoignages, que les objectifs de moyens, ça peut être très bien, notamment au début, pour oser se lancer sans forcément se mettre la barre très haute, juste se dire j’essaye et je vois ce que ça donne. Donc ça, c’était la deuxième idée qu’on voulait vous partager : identifier les canaux et les objectifs, et prendre le temps d’analyser.

Ensuite, on voulait vous faire un troisième zoom : le personal branding. Souvent, on associe le personal branding aux réseaux sociaux en se disant que c’est forcément de la création de contenu, mais ce n’est pas que ça.

Le personal branding, c’est aussi réfléchir à ce que tu as envie ou pas de partager, de ton parcours, de ta personnalité, des causes qui te tiennent à cœur, de ton histoire. Pourquoi t’as décidé d’être free ? Pourquoi tu as décidé d’être freelance for good ? C’est toutes ces questions qui sont importantes et intéressantes à aller formaliser sur le papier. Ensuite, tu pourras les décliner sur les réseaux sociaux, au travers d’un petit elevator pitch, une petite présentation rapide de toi que tu vas utiliser quand tu participes à un événement. Poser des éléments de langage clairs qui permettent de définir qui tu es, ce que tu fais et pourquoi tu es devenu freelance for good, c’est assez cool et ça ne veut pas forcément dire cartonner sur les réseaux sociaux.

Je ne sais pas ce que tu en penses, Coline.

Coline : C’est aussi rappeler que tout cela dépend de chacun·e.

Effectivement, comme tu l’as dit, il y a des gens qui aiment écrire et donc c’est plus facile pour eux d’écrire sur les réseaux sociaux, mais ça dépend de chacun·e, de ses besoins, de son métier, de son envie. Est-ce que ça nous fait plaisir ou pas ? C’est quelque chose qui est important, parce qu’en général, ce qui nous fait plaisir, c’est là où justement on sera à l’aise.

Et moi, on me pose souvent la question en tant que freelance : « Comment je fais pour être un·e expert·e ? Je n’ai pas forcément une niche, comment je peux me spécialiser ? »

Ce que j’aime bien répondre à ça, c’est que tu es déjà une niche et tu es déjà un·e expert·e, parce qu’il n’y a qu’une seule personne qui a ton parcours, ton histoire et qui a les mêmes enjeux que toi. On est chacun·e unique dans sa démarche de freelance, parce que si on y met de soi, si on y met des enjeux qui nous animent, quand on est dans une démarche de freelance for good, on est dans une démarche de vouloir choisir ses client·es, travailler avec des acteur·rices qui nous parlent et donc déjà, tu es sur une sorte d’expertise parce qu’il n’y a qu’une seule personne qui va avoir ton parcours, les mêmes enjeux que toi et ton métier.

Pour souligner tout ça, comme à chaque épisode, on vous propose des témoignages de gens qui sont vraiment passés par là. Et le premier témoignage qu’on vous partage, c’est celui d’Anaïs qui va vous parler un peu de son cheminement par rapport à la prospection.

Témoignnage d’Anais Baumgarten, experte en marketing digital

Anaïs : Salut Charlotte, moi c’est Anaïs, je suis experte en marketing digital responsable et freelance depuis 4 ans.

J’ai trois grands points qui m’ont complètement débloquée sur la prospection. Au début, j’étais bloquée, je n’osais pas contacter les gens. Pendant un an, j’ai vivoté entre deux et trois missions parce que je n’osais pas démarcher.

Le premier point, ça a été de switcher d’un mode d’objectif de résultat à un objectif de moyens. C’est-à-dire qu’au lieu de me donner un objectif de 5000€ de mission ce mois-ci, qui peut être un peu bloquant parce qu’on va être vraiment obsédé par cet argent qu’on n’a pas, et puis tous les tabous autour de l’argent qu’on peut avoir qui viennent se réveiller encore plus quand on est freelance. À la place, je me donnais un objectif de moyens : je contactais une nouvelle personne par semaine. J’ai commencé par un objectif assez petit mais réalisable, en me disant : je contacte une nouvelle personne par semaine, quelqu’un que je ne connais pas et avec qui je vais enfin prendre contact via LinkedIn ou autre, et à qui je vais présenter mes services.

Le deuxième point, ça a été de repenser toute l’intention qu’il y avait derrière cette prise de contact. Au lieu d’être dans une démarche de vendre à tout prix ou d’essayer de me vendre, ce qui me mettait hyper mal à l’aise, je me demandais : comment est-ce que je peux aider cette personne, cette entreprise, dans leur stratégie de marketing ou de communication ? Cette simple question de comment est-ce que je peux les aider inversait complètement la tendance, et je me disais, mon objectif c’est de faire 30 minutes d’appel découverte.

Sur ces 30 minutes-là, non seulement j’ai appris à découvrir la personne, son projet et comment est-ce que je peux l’aider, mais je lui ai aussi déjà donné des pistes d’amélioration et des conseils. Donc je suis déjà en train de l’aider dès le premier point de contact.

Mon troisième point, qui a changé mon point de vue sur la prospection et qui d’ailleurs aujourd’hui fait que j’aime bien faire de la prospection, c’est d’être dans une démarche de donner. Alors je ne fais pas de travail gratuit, j’estime qu’aujourd’hui en marketing, toutes les informations sont disponibles en ligne. Donc je n’hésite pas, quand je donne des conseils, quand je fais des recommandations stratégiques, à donner la démarche complète de comment est-ce que je vais travailler et comment je prévois de le faire. Parce que je n’ai pas un génie marketing en moi qui fait que j’ai des stratégies innovantes et inédites. Mais surtout parce que la personne en face n’a pas forcément les compétences en interne, ou le temps. C’est pour ça qu’on travaille avec moi. Donc je donne le maximum d’informations dans mes devis, je donne même des recours, des stratégies, et ça marche assez bien.

Et puis un dernier point : j’ai arrêté d’essayer de convaincre. Si la personne n’est pas convaincue qu’elle doit travailler sur son marketing ou de mes compétences sur ce sujet-là, on ne va pas travailler ensemble. C’est facile à dire aujourd’hui parce que j’ai assez de missions et j’ai ce choix de pouvoir choisir parmi mes client·es. Mais honnêtement, ça fait un bien fou de ne plus essayer de convaincre les gens et de ne plus se sentir comme un vendeur de tapis qui essaye de donner tous les arguments pour les faire changer d’avis. Pour moi, quelqu’un qui n’est pas convaincu par le marketing responsable, par l’impact environnemental et sociétal de ses actions, on ne va pas pouvoir travailler ensemble. Je ne vais pas essayer de te faire réveiller une conscience écologique aujourd’hui.

Charlotte : Hyper sympa le témoignage d’Anaïs. J’adore sa petite phrase, « maintenant j’aime faire de la prospection ».

Coline : On voit qu’elle a trouvé des parades pour éviter de passer pour une vendeuse de tapis. Je trouve ça chouette de voir les objectifs de moyens et de s’affranchir de devoir convaincre, et de lâcher prise sur ça. 

Charlotte : Sur la notion de lâcher prise sur le besoin de convaincre, il y a deux choses intéressantes. On se détache un peu de la vieille école du commercial où on parlait tout le temps de mettre le pied dans la porte et de ne rien lâcher. Là, on voit une méthode plus douce. 

Ça remet un rapport plus juste si la mission aboutit, parce que quand on a convaincu quelqu’un, après on est dans la justification et dans la peur de ne pas avoir assez donné car on a convaincu l’autre qu’on allait livrer quelque chose de super. On est toujours un peu dans la surproduction, toujours à essayer de faire à fond ses preuves. Alors que quand on part avec quelqu’un de convaincu, ça met un rapport plus sain et c’est hyper intéressant.

Coline : Le deuxième témoignage qu’on voulait vous partager, c’est le témoignage de Guillaume, qui va nous parler de son rapport à la prospection.

Témoignage de Guillaume Lagente, Freelance For Good

Guillaume : le mot prospection, pour moi, c’était un gros mot. C’était ce qui me faisait le plus peur quand je me suis lancé parce que ça me renvoyait à faire le commercial. Et ce n’est pas quelque chose que j’aime faire, c’est même quelque chose que je ne sais pas faire.

J’avais une image de la prospection qui n’était pas la bonne parce que j’étais exposé comme tout le monde à des méthodes de prospection et de démarchage commercial qui sont impersonnelles et inadaptées à mes besoins, voire parfois intrusives ou agressives. En fait, c’est tout le contraire de ce que je souhaitais incarner en tant que freelance à impact. Quand j’ai lancé mon activité de freelance à impact, j’ai choisi de faire de la prospection qui me ressemble. Comme je ne me sentais pas du tout aligné avec les méthodes de prospection que j’avais l’habitude de voir et auxquelles j’étais moi-même confronté, je me suis dit : « Il faut que tu prennes du plaisir à le faire et il faut que ça soit aligné avec tes valeurs. »

La définition de ma méthode de prospection a été intimement liée et connectée à la définition de ma cible. Pour mon lancement, j’avais choisi de proposer mes services en priorité aux artisans et aux commerçants engagés près de chez moi, donc à l’échelle très locale. De façon très concrète, j’ai choisi une zone de prospection composée d’une dizaine de communes autour de chez moi. J’ai identifié sur cette zone les commerçants, artisans à impact, mais aussi quelques structures un peu plus importantes comme des TPE/PME. C’était à peu près 70 structures.

J’ai pris mon vélo et j’ai planifié des tournées pour aller directement rencontrer ces personnes dans leur boutique, dans leur commerce. Je me sentais plus à l’aise de me présenter physiquement que de démarcher en ligne. Au moment où j’ai fait ça, mon offre n’était pas tout à fait définie et structurée. Donc, j’avais profité de ces tournées de prospection pour faire remplir sur une tablette un questionnaire qui était un petit peu à cheval entre une étude de marché et un questionnaire de prospection.

Quand je me présentais en boutique, je présentais plutôt le côté étude de marché qui rebutait un peu moins que l’aspect commercial. Ce questionnaire me permettait d’avoir un premier niveau de connaissance sur les usages, les freins, les besoins et les ressources sur les outils digitaux pour ces petits entrepreneurs. L’idée derrière, sur la base de cette connaissance de leurs besoins et usages, c’était de leur proposer un rendez-vous un peu plus long pour creuser les réponses qu’ils m’auraient apportées.

Un point qui était super important pour moi aussi, c’était le consentement. Je me suis beaucoup appuyé sur les conseils de Thomas Burbidge, un freelance, qui avait fait une kapsule pour Social Declik. Ses conseils ont été très utiles pour ma prospection. Si une personne ne souhaitait pas me parler ou n’avait pas le temps de remplir mon formulaire, il n’y avait pas de problème. J’évitais toujours d’insister et je proposais de repasser plus tard ou bien d’envoyer le formulaire par mail. Les rares refus nets que j’ai expérimentés, je les ai acceptés. C’est-à-dire que je n’ai pas relancé ces personnes et je les ai même remerciées pour leur franchise.

Un autre point aussi, c’est que j’ai toujours été à l’écoute de leurs besoins et envies et je les ai laissés parler. J’ai toujours évité de parler de moi et de mes services et j’ai attendu que la question me soit posée pour décrire mon offre.

Charlotte : On voit que la démarche de Guillaume est hyper intéressante et originale. On sort complètement des réseaux sociaux numériques, on est dans la vraie vie et c’est hyper chouette de voir ça.

Coline : Justement, ça fait un peu le lien avec le troisième témoignage, où là, c’est une stratégie différente de Camille Poirier, qui elle, s’est plutôt tournée vers les réseaux numériques.

Témoignage de Camille Poirier, Freelance For Good

Camille : Hello, je m’appelle Camille, je suis freelance for good chez Social Declik et j’accompagne les chefs d’entreprise dans leur personal branding sur LinkedIn. Je fais aussi de la formation en entreprise sur LinkedIn.

Pour la petite histoire, quand j’ai démarré en freelancing il y a maintenant deux ans, je n’avais pas de réseau. Je devais avoir près de 50 connexions, pas du tout dans le secteur de l’impact. Je partais de très loin, donc je me suis tout de suite dit qu’il y avait quelque chose à faire sur LinkedIn. J’avais envie de travailler pour des entreprises engagées, donc je me suis dit que c’était le meilleur canal pour me faire une place et décrocher des contrats.

J’ai fait pas mal de recherches pour étendre mon réseau et trouver des collectifs, pour connaître du monde, comprendre le secteur de l’impact et de la transition, et rencontrer des personnes qui pouvaient aussi me rapporter des contrats, des partenaires et d’autres freelances pour constituer ma tribu de personnes partageant mes valeurs.

Au début, j’ai fait beaucoup de cafés virtuels et de messages, puis j’ai commencé à poster avec une stratégie de publication pour développer mon personal branding. En quelques mois, j’ai eu des premiers contacts fructueux et des missions qui sont tombées. LinkedIn a été pour moi le game changer qui a permis à mon aventure de démarrer et de fonctionner.

Souvent, on s’attend à des résultats rapides, mais ce n’est pas le cas sur les réseaux sociaux. C’est vraiment quelque chose sur le long terme, on plante des graines ici et là, et petit à petit, les relations font que ça germe. Ce n’est pas toujours à la même vitesse : on peut très bien faire une rencontre en décembre et avoir un résultat en septembre. Cela peut être long comme très court.

Ce que je conseille à toutes et tous, c’est de poster, de prendre la parole sur le réseau pour montrer qui on est, de partager ses valeurs, de montrer ses compétences, de créer son branding, de prendre sa place, de commenter, d’aller soutenir les autres, d’utiliser la messagerie privée, et de rentrer en contact chaque semaine avec de nouvelles personnes, que ce soient des clients potentiels, des clients idéaux, des influenceurs ou d’autres freelances qui peuvent aussi nous soutenir.

Il ne faut pas négliger l’apport d’affaires, ça fonctionne beaucoup. J’ai obtenu énormément de missions parce que je connaissais quelqu’un qui m’avait recommandé. Également, sortir du virtuel et aller en présentiel pour rencontrer les gens dans la vraie vie, comme on peut le faire avec les apéros qu’on peut organiser dans les régions grâce à Social Declik. Donc voilà, je dirais que les réseaux sociaux aujourd’hui sont géniaux pour trouver des clients, mais ça demande quand même du travail et de l’entretien.

Coline : Hyper chouette ce dernier témoignage.

Ce qu’on a voulu vous montrer à travers ces trois témoignages de membres de la communauté Social Declik, c’est qu’il y a plusieurs façons de faire, très différentes. Un témoignage sur LinkedIn, un témoignage en physique, et un témoignage de quelqu’un qui a essayé de faire des demandes LinkedIn directement pour des enquêtes métier.

Donc, chacun·e fait sa prospection en fonction de ses envies, et on voit que si on choisit quelque chose qui nous convient, ça fonctionne, car les trois, aujourd’hui, ont des missions grâce à leur prospection.

Charlotte : Je pense qu’il y a un truc qui a dû te parler dans le témoignage de Camille, c’est l’idée de semer des petites graines. C’est rigolo parce qu’on s’est encore marrées la semaine dernière là-dessus. Coline et moi on a été sollicitées par des gens qu’on avait contactées en 2020 quand on commençait à réfléchir au projet, on avait semé une graine, on n’avait pas eu de réponse, on s’en était pas offusquées parce que c’est la vie. Et en fait ces personnes nous ont recontactées la semaine dernière pour nous demander si on avait dans notre communauté un·e freelance disponible pour cette association.

Si tu n’as pas de réponse tout de suite, parfois tu peux avoir une jolie surprise un an, deux ans voire trois ans après. Donc c’est rigolo cette histoire de petites graines, on est tou·te·s des petit·e·s jardinier·ère·s.

Comme d’habitude, on va passer à la partie action parce que pour être un·e bon·ne jardinier·ère, il faut passer à l’action et on va vous proposer 3 choses que vous pouvez mettre en place dans les prochaines semaines pour prospecter sans prospecter.

Nos 3 actions à mettre en place

Charlotte : Première action qu’on vous propose, c’est de partir en investigation et d’interviewer des structures à impact qui vous inspirent, ne pas y aller sans préparation parce que pris par l’échange, on peut oublier de poser des questions cruciales. Donc le mieux c’est de se préparer une petite trame d’interview avec une dizaine de questions découvertes pour comprendre la structure, les besoins par rapport à votre métier et quelques informations sur les priorités et le budget.

Mais cette petite trame vous aidera autant pour des visios café à distance où vous pouvez l’avoir sous les yeux ou même un café dans la vraie vie, l’avoir en tête pour ne pas oublier de questions, c’est très important.

Coline : La 2ème action qu’on voulait vous partager, là on va vous référer à l’épisode 6 si tu ne l’as pas déjà écouté, c’est de dompter ton syndrome de l’imposteur pour ne pas qu’il t’empêche de passer à l’action, en te fixant notamment des objectifs de moyens.

On l’a vu dans le témoignage d’Anaïs, elle s’est fixée au tout début un petit moyen, en essayant de contacter une nouvelle personne par semaine. C’est quelque chose qui paraît plus atteignable que de dire « Je vais essayer de remporter 3 contrats ce mois-ci ». Dompte-toi de ce syndrome de « qui je suis pour contacter cette personne, pourquoi moi? Qu’est-ce que je peux faire ? » en te disant, « je me fais un petit objectif de moyens, on verra les résultats ensuite », et ensuite tu pourras l’ajuster au fur et à mesure.

Charlotte : La 3ème action, c’est de travailler ton personal branding et ce n’est pas forcément des réseaux sociaux numériques comme LinkedIn. C’est aussi pour pouvoir prendre la parole dans la vraie vie, lors d’échanges en One to One, lors d’événements. Réfléchis à ce que tu as envie de mettre dans ce projet et dans ton personal branding. La question un peu phare qui peut t’aider à te positionner et à construire ce personal branding, c’est : « Qu’est-ce que je veux que les gens retiennent de moi ? » Ça peut être une expertise, et comme Guillaume, ça peut être la personne à vélo qui prospecte en local. Donc à toi de définir ce que tu as envie de mettre de toi dans ce fameux personal branding.

Nos ressources pour aller plus loin

Coline : Pour terminer cet épisode, on vous propose un petit instant ressources.

La première ressource qu’on voulait vous partager, c’est un article qu’on a écrit suite à une kapsule qu’on a faite sur la prospection consentie avec Thomas Burbidg. Il explique comment tu peux appliquer une prospection qui est consentie pour ne pas avoir l’impression d’aller mettre le pied dans la porte. L’idée, c’est de se dire : comment on peut rentrer en contact et rencontrer des gens avec le consentement mutuel de la personne avec qui tu vas échanger.

Charlotte : Pour la 2ème ressource, on va te proposer un podcast de Tribu Indé, d’Alexis Minchalla, avec plein de contenus pour les freelances qui se lancent et qui veulent développer leur business.

Coline : La 3ème ressource, c’est la vidéo de Clémence, qui avait ce syndrome de l’imposteur. Elle avait un blocage pour prendre contact avec des structures. Elle avait l’impression d’être demandeuse d’aide et ne voulait pas déranger. Elle a donc suivi le programme Social Declik sur ce sujet et aujourd’hui, elle se sent plus confiante parce qu’elle a réussi à échanger avec quelques structures et à soigner son syndrome de l’imposteur.

Charlotte : Voilà, vous êtes maintenant parés de ressources et de propositions d’actions pour prospecter. En demandant, bien sûr, le consentement de l’autre, en prenant du plaisir, en testant, en étant prêts à arrêter si ça ne marche pas, et sans se mettre la pression avec des objectifs de résultats.

Coline : Si vous avez toujours un petit doute ou si vous avez encore un peu peur, prenez un Calendly avec Charlotte ou moi. On aime bien vous aider à dépasser ces blocages et à vous faire sortir de votre zone de confort. N’hésitez pas à nous contacter, on se prend 30 minutes pour en discuter et essayer de dénouer ces nœuds-là, parce que vous avez votre place en tant que freelance.

Si vous avez envie de mettre de l’impact dans vos missions, devenez freelance for good et prospectez des acteurs de l’économie sociale et solidaire et des acteurs à impact. Parce qu’elles ont aussi besoin de talent comme vous.

On espère que vous repartez avec des bonnes ondes et l’envie d’agir. Et nous, on revient rapidement pour un nouvel épisode.

N’hésitez pas à vous abonner et à nous recommander à vos ami·e·s freelance pour continuer à se serrer les coudes.

Et n’oubliez pas, vous n’êtes pas seul·e·s.

Le mouvement freelance for good est en marche.

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