Avant de devenir Freelance, Jessica travaillait dans le conseil pendant plus de 10 ans, en transformation digitale.
Elle a voulu travailler dans l’impact pour se sentir utile, renouer avec le sens et l’épanouissement au travail.
Au départ, elle n’avait pas de modalités prédéfinies et pas d’appétence particulière pour le freelancing, puisqu’elle n’avait connu que le salariat jusqu’alors.
Au détour d’une discussion, une amie lui parle du freelancing et l’idée fait son chemin. Jessica décide de se lancer et de se donner un peu de temps pour tester le freelancing For Good.
Elle rejoint la promo du Printemps 2022 du programme Freelance For Good, puis la communauté, dont elle devient référente pour Paris et sa région aux côtés de Mathilde Billeret.
Aujourd’hui, elle est en mission pour Béta.gouv, l’incubateur de services publics numériques au service de l’interêt général. Elle profite du temps qui lui reste pour elle, sa famille et pour animer des fresques du climat et des ateliers 2 Tonnes.
Jessica revient sur son parcours, ses aspirations, son expérience avec Social Declik et ses ambitions pour l’année 2024.
Tu te présentes en deux mots ?
Je m’appelle Jessica et je suis freelance dans le secteur de l’impact.
Tu peux nous parler de ton parcours professionnel avant le freelancing ?
Ma première expérience professionnelle avant de devenir freelance était dans le conseil, secteur dans lequel j’ai travaillé pendant 11 ans sur des projets d’organisation, de management et sur des sujets relatifs aux changements d’outils, des systèmes d’information ou de transformation digitale.
Quelles étaient tes motivations à devenir Freelance et pourquoi l’impact ?
Pour moi, ces deux questions étaient décorrélées. J’ai voulu travailler dans le secteur de l’impact sans avoir de modalités prédéfinies en tête. C’était à ce moment-là, pour des raisons professionnelles, personnelles et sociétales, que j’avais vraiment besoin de me sentir utile au quotidien dans mon travail.
Le Covid a beaucoup joué, de même que ma dernière mission. A titre personnel, j’étais dans une période de transformation et j’avais vraiment besoin de retrouver du sens dans mon quotidien.Je m’étais déjà intéressée au développement durable et la responsabilité sociale des entreprises auparavant au travers de mes études, et je sentais que j’avais besoin de revenir vers cela.
Concernant l’envie de devenir freelance, cette question ne se posait pas du tout au début pour moi. C’est une amie qui m’a dit : « En attendant de trouver un job qui t’intéresse dans le secteur de l’impact, pourquoi ne tenterais-tu pas quelques missions de freelancing ? »
Au début, l’idée un peu compliquée pour moi, puis finalement, ça a fait son chemin. Mais ça a été une idée qui a germé très tardivement.
Sur les enjeux environnementaux et sociaux, quels ont été tes déclics ?
À ce moment-là, je me posais déjà beaucoup de questions sur le sens de mon travail et mon épanouissement au travail, sur les métiers qui étaient en première ligne alors que j’étais en réunion sur Teams pendant 8 heures par jour.
J’avais un besoin de m’investir sur des causes qui me tenaient à cœur. Et à ce moment-là, j’ai fait une fresque de climat, qui m’a remis en tête le niveau d’urgence écologique dans lequel on se trouve sur les aspects du dérèglement climatique et des fondements de la biodiversité. Je me suis dit qu’il fallait que je participe à quelque chose de mieux. Aussi, on est dans une société de plus en plus fracturée où on a besoin de se retrouver autour de sujets qui sont communs.
Il y a la notion d’engagement qui me tenait aussi à cœur.
Est-ce que tu avais des craintes au moment de te lancer ?
J’avais un million de craintes sur le statut freelance.
Pour moi, il y avait déjà la question de ma stabilité financière, ayant des enfants, un loyer et un prêt à payer. Je ne voyais pas comment je pouvais assurer une certaine stabilité en dehors du salariat que j’ai toujours connu.
Il y avait vraiment cette notion de sécurité financière et de stabilité, ainsi que la question d’un éventuel déménagement si nous avions envie d’acheter un appartement plus grand. Le statut de freelance n’est pas forcément plébiscité par les banques.
Il y avait aussi la question de la protection sociale.
De plus, le fait que j’ai continué à travailler pendant le COVID et que même si je n’avais pas travaillé, j’aurais été payée à 80 % de mon salaire. Quand on est en freelance, si la mission s’arrête, elle s’arrête, donc il faut en retrouver une pour assurer ses arrières.
Quelles étaient tes motivations à faire notre programme Freelance For Good ?
Mon question initale a été : « Est-ce que je me sens prête à me lancer en tant que freelance ? »
Le programme m’a aidé à structurer mon cheminement et à me dire : « Teste, si ça fonctionne tant mieux, sinon tu feras autre chose. »
Cet accompagnement m’a permis d’enlever la charge que je m’étais mise toute seule et cette peur de l’énorme montagne qu’il y a à gravir.
Je me suis donnée jusqu’à la fin de l’année pour trouver ma première mission dans le secteur de l’impact.
Si ça ne fonctionnait pas, je pouvais essayer de faire du freelancing pour d’autres secteurs classiques, tout en continuant de chercher des missions à impact. Et si cela ne fonctionnait toujours pas, je pouvais essayer de rechercher un job en tant que salariée.
Qu’est-ce que t’a apporté notre programme Freelance For Good ?
Le programme m’a permis de me poser les bonnes questions sur ce qui me motive et m’anime, ainsi que sur mes préférences concernant le travail en équipe ou en solo.
Il m’a aussi aidé à préciser les secteurs et les aspects sur lesquels je voulais concentrer mon engagement, notamment la transition écologique.
En effet, le domaine de l’impact est très vaste et il était important pour moi de me concentrer sur un objectif précis à ce moment-là.
Après le programme, tu as rejoint la communauté. Pourquoi ?
Il y a plusieurs raisons.
Après le programme, j’ai travaillé avec une freelance qui avait suivi le même parcours. Nous avons décidé de collaborer car nous avions toutes les deux besoin de soutien et de motivation pour nos projets. Cela a été un bon indicateur pour moi : je pouvais travailler en co-développement de manière simple avec une autre personne.
J’ai trouvé les membres de la communauté très à l’écoute. Certain·e·s étaient freelances depuis plusieurs années, d’autres commençaient comme moi. Certain·e·s avaient 30 ans d’expérience et d’autres étaient débutant·e·s, mais tout le monde avait cette qualité d’écoute et partageait ses savoirs.
J’ai donc rejoint la communauté pour échanger avec des personnes partageant les mêmes valeurs et accéder à des ressources précieuses. Les « Kapsules » organisées tous les mois, qui abordent différents sujets concernant l’impact ou la vie de freelance, sont extrêmement importantes et intéressantes.
Tu nous dis deux mots sur ta vie de déclikeuse et de référente sur Paris et sa région ?
En tant que déclikeuse, j’essaie d’assister aux weeklys. Ce sont des moments importants pour moi car ils me permettent de rencontrer les nouvelles personnes qui rejoignent la communauté. Cela me donne une visualisation de qui elles sont et me permet d’échanger avec elles, sachant que nous sommes réparti·e·s sur toute la France.
En tant que référente, c’est agréable de travailler et de représenter la communauté sur la région parisienne. C’est surtout bénéfique de profiter de l’ancrage que nous avons sur différents territoires pour se voir en personne. Le fait de pouvoir échanger en prenant un café, en organisant des apéros, des espaces de coworking ou en participant à des événements spécifiques liés à l’impact est vraiment important.
Ce qui fait la richesse de la communauté, ce sont les échanges. Ces interactions permettent des collaborations et génèrent de nombreuses idées enrichissantes.
Maintenant, tu es Freelance For Good. Alors, c’est comment ?
Je travaille au sein d’une start-up d’État chez Beta.gouv qui s’appelle La Start-up de l’Engagement. Je me concentre sur le service civique, un contrat que j’avais effectué après mes études. Mon rôle consiste à publier des annonces de missions de service civique pour que les organismes d’accueil puissent recruter leurs volontaires de manière simple. Nous collaborons étroitement avec le Service Civique, et cela fait maintenant 7 mois que je travaille au sein de Beta.gouv.
Aujourd’hui, j’ai la chance de travailler pour cette start-up à hauteur de 16 jours par mois, ce qui équivaut à un 4/5ème. C’est l’équilibre que je recherchais, car cela me permet de prendre des vacances et d’avoir du temps pour moi. En plus de cela, je peux travailler sur des projets annexes, comme animer des fresques du climat pour des écoles et des collèges.
Est-ce que tu as des objectifs pour les mois à venir ?
Je me suis fixée comme objectif de pouvoir continuer au sein de Beta.gouv, parce que c’est un projet qui me tient à cœur et j’adore travailler avec cette équipe. En dehors de ça, j’aime me former sur plein de choses. Mais là, je me mets en pause sur les formations pour essayer de me concentrer sur une offre et de tester, ce qui est quelque chose que j’ai découvert avec la vie de freelance.
Dans mes objectifs personnels, il y a le fait de passer du temps avec mes enfants. Un déclic qui m’a menée à me dire qu’il fallait que je m’arrête, c’était de voir que, pour mon fils, mon travail se résumait à être en réunion. J’avais l’impression de lui renvoyer une image du travail qui n’était pas géniale, et je me suis dit que s’il me voyait soupirer ou rouler des yeux à chaque fois que je partais travailler, je ne voulais pas lui donner cette impression-là. Certes, il y a des aspects désagréables dans tous les travails, quel que soit le statut ou le secteur, mais là, c’était tellement lourd que j’avais l’impression d’apporter du négatif dans la vie de famille. Pour moi, il est important de leur montrer qu’on peut être équilibré.
Maintenant, je retrouve un équilibre de vie. Je me remets au sport, je m’accorde du temps pour me former sur ce qui m’intéresse.
Cet équilibre-là est nécessaire pour moi et dans ma vie de famille.
Quels conseils donnerais-tu à quelqu’un qui veut se lancer ?
Je conseillerais de se laisser la chance d’explorer les différents possiblilités qui s’offrent à elle ou à lui, et d’accepter de se sentir perdu·e à certains moments.
Nous sommes nombreux et nombreuses à nous être senti·e·s perdu·e·s, sans savoir où nous allions.
Traverser cette phase de creux m’a aidée ; accepter qu’il y a des moments où on se sent perdu·e et que tout n’est pas écrit d’avance.
Il peut y avoir des moments de panique, il faut juste apprendre à reconnaître les moments où on se sent en danger et les moments où on est réellement en danger.
Tout s’est mis en place pour moi quand je me suis fixé une deadline.
Découvre l’interview vidéo de Jessica sur notre chaîne YouTube.
Et si à ton tour, tu veux démarrer ta transition pour devenir Freelance For Good, découvre notre programme collectif et en ligne.