Par Gilles Larvaron, coordinateur national ESS et membre de la communauté des Freelances For Good

Face aux nouvelles normes européennes de mesure d’impact, les structures de l’ESS et les freelances engagé·es ont une opportunité unique : devenir pionniers d’une transparence authentique.
La confusion règne dans les rapports RSE
Rapports RSE toujours plus sophistiqués, mesures d’impact variées à l’infini : la transparence des entreprises est devenue paradoxalement opaque. Chaque organisation applique ses propres normes, sa propre présentation, sans trame commune.
Résultat ? L’entreprise qui communique le mieux l’emporte, ouvrant la voie au greenwashing et au social washing. Le grand public, perdu, ne peut plus distinguer l’engagement réel de la simple communication.
La directive CSRD : une tentative d’harmonisation européenne
Pour répondre à ce problème, l’Union européenne a lancé en 2022 la directive CSRD (Corporate Sustainability Reporting Directive). Issue des Accords de Paris sur le climat, elle vise à harmoniser les rapports de développement durable selon des normes ESG communes : Environnement, Social, Gouvernance.
Arrivée en France fin 2023, cette directive imposait aux entreprises de mesurer 12 catégories et plus d’une centaine de critères. Ambitieuse mais complexe.
Le revirement de 2025
En 2025, la directive Omnibus vient simplifier la CSRD. Les changements :
- Report de la mise en œuvre à 2028
- Application uniquement aux grandes entreprises (+ de 50 M€ de CA ou + de 1 000 salariés)
- Allègement de la charge administrative
- Aucune obligation pour les PME, associations et structures de l’ESS
Malgré ces rebondissements, une question centrale demeure : comment mesurer l’impact réel des entreprises sur des bases communes ?
L’ESS : exemptée mais concernée
Les structures de l’ESS et de l’impact ne sont pas soumises à ces obligations. Pourtant, n’ont-elles pas un devoir d’exemplarité ?
Des valeurs fortes, une mesure insuffisante
Les acteurs de l’ESS portent naturellement des convictions environnementales et sociales fortes. Ils innovent en gouvernance et placent l’impact au cœur de leur performance. Mais trop souvent, cet impact reste non mesuré, non chiffré, non valorisé.
Ces initiatives vertueuses demeurent invisibles au grand public. Or, c’est précisément ce public qui permettra le développement du secteur en choisissant ces structures plutôt que les acteurs purement capitalistes.
L’autocritique nécessaire
Tout n’est pas parfait dans l’ESS. Produire ces rapports volontairement, même sans y être contraintes, permettrait aux structures de :
- Vérifier la réalité de leurs engagements
- Identifier leurs marges de progrès
- Rendre leur leadership accessible et crédible
Montrer l’exemple devient un enjeu stratégique pour la généralisation de l’économie à impact.
Le rôle clé des freelances à impact
De nombreux experts en RSE et mesure d’impact ont rejoint l’entrepreneuriat indépendant et des collectifs comme Social Declik. Leur mission : accompagner cette transformation.
Les opportunités à saisir
La nouvelle norme européenne ouvre un champ d’action innovant :
- Harmoniser les mesures d’impact pour les rendre comparables
- Simplifier les outils pour les structures de l’ESS, associations, fondations
- Promouvoir une transparence sincère et accessible
- Accompagner les organisations vers une mesure concrète de leur impact
Un secteur d’activité précurseur se dessine. Aux freelances et structures de l’ESS de s’en emparer ensemble pour transformer l’obligation réglementaire en opportunité de différenciation.
L’ESS peut devenir le laboratoire d’une transparence authentique. À condition de mesurer, valoriser et communiquer sur son impact réel. C’est maintenant que tout se joue.
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