Elle est la co-fondatrice de Green-got, top voice LinkedIn reconnue pour sa parole inspirante avec pas moins de 112 000 abonnés. Chez Social Declik, on adore le ton qu’elle met dans ses posts, tous remplis de sincérité, d’expertise et d’humour.
Nous avons eu la chance de passer 1h avec Maud Caillaux, lors de notre dernière Kapsule pour revenir sur son parcours et parler personal branding.
Bonne lecture !
Maud & Green-got 🦊
Tout d’abord, peux-tu te présenter ainsi que Green-got ?
Je suis Maud Caillaux, j’ai co-fondé Green-Got, une institution financière. Créée en 2020, l’idée a été d’offrir le premier outil avec un double profits pour nos membres : faire grandir leur épargne tout en investissant dans les secteurs les plus porteur, ceux de la transition. Car ce qui a le plus d’impact pour changer le monde qui nous entoure c’est l’argent.
Je suis franco-iranienne, née à Dijon. Mon père m’emmenait à la campagne chaque week-end. J’ai eu mon déclic quand j’ai vu les chênes, les ormes, les frênes centenaires mourir à cause de la sécheresse et en voyant mon père dévasté.
J’ai commencé ma carrière dans le luxe puis je suis partie travailler dans une banque à New York, où j’ai rencontré Andréa, mon associé. C’est lui qui m’a fait lire mes premiers rapports du GIEC, et ma première réaction a été de me dire “c’est pas possible que ce soit aussi catastrophique”. Le changement climatique ce n’est pas juste quelques degrés en plus, c’est une insécurité alimentaire, instabilité sociale et politique. Pour lutter contre ça, tout doit changer, et cela c’est aussi le promesses de nombreuses opportunités de voir se développer de nouveaux acteurs qui font autrement et qui seront les leaders de demain. Ces acteurs il faut les financer aujourd’hui, pour récolter les fruits dans l’avenir : pour notre planète, nos proches, notre famille, et notre épargne.
Quand on ne vient pas du monde de la finance, comment on fait pour créer une banque verte ?
C’est une question que je ne me suis pas posée en me lançant dans l’entrepreneuriat. C’est vrai qu’il n’y a pas de tuto YouTube pour monter sa banque. Mais je suis quelqu’un d’assez déterminé, j’abandonne rarement une idée en tête.
Je me suis toujours persuadée que si je voulais apprendre quelque chose, je pouvais. Tout s’apprend rapidement. Et je n’ai jamais eu de manque de confiance en moi sur ce point là.
La finance c’est à la portée de toutes et tous, on a envie de nous faire croire que c’est compliqué mais en fait, c’est à la portée de chacun et chacune d’en comprendre les rouages.
Comment cela a été reçu sur le marché de créer une banque différente ? par le grand public, les concurrents, les partenaires, etc ?
La meilleure réponse à ça c’est notre succès !
100 millions d’euros sous gestion en quelques mois, c’est incroyable. Et notre impact, tout comme nos performances, vont avec.
La clé de ce succès je pense c’est notre sincérité et d’avoir construit cette institution financière avec nos membres, nos clients.
Petit à petit, on a gagné en crédibilité.
Au niveau de la concurrence, on nous a d’abord ignoré, puis moqué, puis quand on a commencé à grossir très vite, on a essayé de nous mettre des bâtons dans les roues, j’ai 1000 anecdotes là dessus ! Mais ça ne faisait que renforcer notre volonté…
Quand on est entrepreneur, on sait que ce ne sera pas facile. Mais ma grand mère m’a toujours dit : “si la porte est fermée, passe par la fenêtre.”
Comment s’est passée l’association entre les 3 co-fondateurs ?
Nous sommes 3 personnes très complémentaires, c’est notre force.
Andréa m’a ouvert les yeux sur l’écologie, il va toujours privilégier le fonctionnel avant le beau. Moi, je suis créative et perfectionniste. Fabien, c’est l’ingénieur, fils de journaliste vulgarisant des rapports du Giec, il était convaincu que pour changer les choses, il fallait passer par une banque verte.
On a une belle complémentarité tous les trois.
Dans l’entreprenariat, la motivation purement financière ne mène jamais loin. Vos associés doivent avoir les mêmes valeurs que vous.
Et même si ce sont vos meilleurs amis, faites un pacte avec un avocat, lisez tous les contrats c’est très important !
Comment sélectionnez-vous les projets à impact ? Quels sont vos critères de sélection ?
Nous travaillons avec un comité scientifique et des experts de la finance qui pré-sélectionnent les projets. Nous examinons en détail chaque fonds. Nous nous assurons de financer les grandes infrastructures, la gestion de l’eau, et l’économie circulaire et de sortir des énergies fossiles. Toute notre méthodologie, notre conseil scientifique et nos investissements sont 100% transparents et visibles sur votre application et sur notre site.
Comment rassurez-vous les nouveaux clients ?
Rassurer sur quoi ? Nous sommes enregistrés auprès de la Banque de France, les fonds des comptes courants sont sécurisés par Arkéa et déposés en pratique à la BCE. Les fonds des assurances-vies sont investis via notre partenaire Generali.
J’imagine que la rentabilité de l’entreprise est l’un de vos objectifs. Si oui, comment est-ce que cet objectif impacte vos décisions au quotidien ?
Nous ne sommes pas encore rentables, nous avons fait 2 levées de fonds. Une troisième est prévue, qui devrait nous permettre d’atteindre ensuite la rentabilité. Nous avons une grosse croissance, nous dégageons déjà des revenus. A tout moment, on peut se mettre en mode rentable mais nous avons fait le choix de continuer notre croissance et d’ouvrir de nouvelles offres : compte commun (qui vient de sortir !), assurance vie etc.
Communication de marque & personal branding
Quels sont les piliers de la stratégie de communication de Green Got (canaux, messages, cibles, etc.) ?
Au début, il n’y avait pas de stratégie définie. Le projet était ambitieux, il fallait donc être soutenu pour démontrer aux investisseurs qu’il y avait de la demande pour cette banque.
Je m’en occupais et c’était surtout une envie de dire les choses telles qu’elles sont et l’envie de se sentir soutenue.
Le premier post que j’ai fait sur LinkedIn a permis d’expliquer comment notre argent à toutes et tous était réellement utilisé (pour financer les énergies fossiles notamment). J’ai ajouté dans le post un lien pour que les gens puissent s’inscrire pour être tenus au courant de l’avancée du projet. Et ça a été un raz-de-marée
A partir de là, nous avons tout construit en transparence, en public, avec notre communauté
Sur la page LinkedIn de Green-got, on poste tous les jours (sur le produit, les actualités, les projets…)
Sur ma page, je poste quand j’ai quelque chose à dire. Je ne me mets pas la pression sur la fréquence, je pense que c’est bien aussi de créer la rareté et de ne pas forcément poster tous les jours.
Qui a travaillé votre identité visuelle ?
Nous avons fait appel à une agence pour le logo et la charte graphique. Désormais nous avons des designers et designeuses de l’application qui travaillent sur les aspects graphiques. Nous avons fait participer notre communauté dans tous ces choix.
En matière de numérique responsable, le site et l’application sont très légers, très bien classés pour utiliser le moins de data possible.
As-tu des conseils à donner sur la rédaction de contenus ?
- Ne vous attardez pas sur le design, le plus important c’est le message, le fond plus que la forme
- Il faut arriver à prendre de la hauteur et lire le post comme si en face, la personne ne connaissait rien à votre projet
Réseaux sociaux et impact écologique, qu’en penses-tu ?
Nous avons incorporé cette empreinte- celle des réseaux sociaux – dans l’empreinte carbone de notre entreprise pour bien la mesurer et la monitorer. Tout est en libre accès sur notre site si vous voulez voir comment on fait ça !
As-tu une anecdote amusante à partager sur une expérience vécue avec des personnes sceptiques à propos de ton projet ?
Quand nous avons ouvert Green Got, nous avons eu 3000 tentatives d’ouverture de compte en 10 minutes. A la fin de la journée, je reçois un appel d’un numéro qui n’est pas un de mes contact je décroche et c’est la surprise : au bout du fil un dirigeant d’une grosse banque française pas très bien classée en terme de véridicité qui me dit : « J’ai ouvert un compte chez votre banque. Nous faisons pareil, nous pourrons avancer ensemble », ça m’a fait rire et ça m’a donné espoir.
Ce n’est pas le seul ! 3 ans plus tard, je rencontre dans un événement très sélect un banquier les plus influents du monde, surnommé le “King of Wall Street” par le Financial Time. Ce dernier s’est approché de moi, et m’a demandé ce que je faisais dans la vie. Je lui dis que je faisais comme lui, mais sans tout bruler. Il a rigolé en disant que ça ne marcherait jamais, qu’on ne récoltera même pas 10 millions. Pas de chance, lorsque l’on a lancé l’assurance vie, nous avons récolté et investi plus 20 millions d’euros pour financer des projets qui changent le monde en quelques jours. Le monde change.
Si vous aussi, vous voulez que votre argent finance des projets de la transition écologique, rendez-vous sur green-got.fr
Pour suivre les aventures de Maud (et vous marrer), ça se passe sur LinkedIn.
Si vous voulez faire de votre métier un levier pour changer les choses, rejoignez-nous ! Prochain départ le 7 octobre, infos et inscription.
