Allô, j’ai une crise d’éco-anxiété, que faire ? J’ai l’impression que c’est foutu et qu’il n’y a rien à faire pour sauver le monde !
Ok, on te comprend, on a aussi vécu ça ! Mais un des meilleurs moyens de prendre soin de cette éco-anxiété, c’est de passer à l’action.
On t’explique comment, en tant que freelance, tu peux agir et apporter ta pierre à l’édifice. Pour cela, on te propose une première piste d’action : choisir ton combat et te concentrer sur un des 17 objectifs de développement durable.
Dans cet épisode, on te parle des 17 objectifs de développement durable de l’ONU ainsi que des différentes typologies de structures qui agissent. Puis Camille Courlivant et Jessica Maitte vont nous expliquer comment, à leur manière, elles ont décidé d’essayer de sauver le monde.
Enfin, comme d’habitude, tu repars avec 3 actions et des ressources !
Les liens de notre rubrique Ressources pour aller plus loin :
Le site des 17 objectifs de développement durable de l’ONU
Le site de l’avise avec l’histoire de l’ESS en France
L’épisode du podcast La Poudre de Lauren Bastide avec comme invitée Camille Etienne
Allô maman ?
Oui, ma chérie ?
Je suis un peu triste parce que je me rends compte que je ne vais pas pouvoir sauver le monde.
Charlotte : Bien sûr, personne ne peut sauver le monde seul, l’idée c’est justement de voir comment toi, tu peux avancer en tant que freelance for good.
Coline : Dans ce cinquième épisode, nous allons vous expliquer notre démarche et pourquoi nous l’avons adoptée. En discutant avec des freelances qui s’interrogent sur l’impact de leurs projets et missions, nous entendons souvent qu’elles et ils ne savent pas par où commencer. Lorsqu’elles et ils commencent à se plonger dans les rapports du GIEC et les sujets sociaux et environnementaux, elles et ils se sentent souvent déprimé·es et prennent conscience de l’ampleur de la tâche.
C’est normal de se prendre cette claque, je pense que c’est un passage obligé parce que les enjeux sociaux et environnementaux sont présents et c’est un peu flippant. Mais une fois qu’on s’est pris cette claque, ce qu’on a envie de vous partager, c’est comment on peut passer à l’action par rapport à ça.
Charlotte: En général, quand les gens toquent à la porte de Social Declik, elles et ils ont une éco-anxiété ou une solastalgie qui est assez forte et il faut être vigilant·e à ces émotions-là. En effet, on entend de plus en plus parler de cette éco-anxiété dans les médias.
La première chose qu’il faut faire pour soigner cette émotion-là, c’est de passer à l’action et de se demander quel peut être son petit périmètre d’action. Parce que bien sûr, mon petit chat, tu ne vas pas pouvoir sauver le monde. L’idée c’est de se demander sur quoi se concentrer et sur quel enjeu essayer de se focaliser pour éviter de s’éparpiller.
Coline : La première idée qu’on voulait vous partager concerne les 17 objectifs de développement durable, développés par l’ONU en 2015. C’est une sorte d’agenda qui a été créé sur 17 piliers afin de répondre aux objectifs généraux suivants : éradiquer la pauvreté sous toutes ses formes et dans tous les pays, protéger la planète et garantir la prospérité pour toutes et tous. Aujourd’hui en France, c’est un peu le socle commun utilisé dans l’économie sociale et solidaire. En général, les structures vont se rapporter à un ou deux de ces 17 objectifs de développement durable.
Ce qu’on vous invite à faire, c’est de regarder ces 17 objectifs et de vous poser la question : « Est-ce qu’il y en a un ou deux de ces enjeux qui m’animent particulièrement, ou qui me parlent par rapport à une expérience personnelle ou juste une sensibilité personnelle ? »
Charlotte : Un autre moyen d’être un peu plus précis·e sur ta cible et sur ta façon de sauver le monde, c’est de réfléchir à un type de structure qui te convient. Historiquement, on parle d’économie sociale et solidaire. Cette économie sociale et solidaire comporte plusieurs statuts, tels que des associations de loi 1901, des coopératives, des fondations et des ONG.
Grâce à la loi Pacte, il existe d’autres types de structures, comme par exemple des entreprises traditionnelles qui veulent faire évoluer leur modèle économique et leur raison d’être. Elles vont donc définir une mission qui répond à un ou plusieurs de ces objectifs de développement durable. C’est une nouvelle typologie de structure qui participe à un bien commun, ce sont les fameuses entreprises à mission.
Il y a également d’autres types de structures qui vont avoir des labels et agréments. Par exemple, une start-up qui vend un produit commercial de grande consommation mais qui va le faire de façon responsable sur toute sa chaîne de valeur, en réduisant les externalités négatives tout en ayant un impact positif sur les êtres humains, la biodiversité, et l’écologie.
Coline : Pour être transparentes, Social Declik a une structure SAS de l’économie sociale et solidaire parce qu’on a un agrément ESUS, fondé par la loi Hamon en 2014 qui apporte un certain cadre de partage de la gouvernance, de valeur et un objectif d’utilité sociale. On répond à l’objectif 17 qui est l’objectif de partenariat par rapport à tous ces objectifs de développement durable.
Charlotte : L’idée de ces 17 ODD, c’est de voir dans quel type de structure tu te sentirais bien. Toutes ces structures sont chouettes à leur façon, elles essaient de répondre à un enjeu de développement durable. Mais il faut toujours garder son esprit critique pour ne pas se faire avoir par le greenwashing ou le purpose washing.
Dans les entreprises à mission, nous avons eu de longs débats sur quelles sont les structures vraiment à impact ou non. C’est une définition personnelle, c’est toi qui décide dans quel type de structure tu veux travailler ou collaborer.
La première question à se poser : est-ce que je veux être chez des pure players de l’impact ou, au contraire, est-ce que je veux aider des entreprises plus traditionnelles à transiter vers des modèles plus vertueux ?
La deuxième question à se poser : dans quel écosystème je me sens bien. Si tu adores les écosystèmes très internationaux, pourquoi ne pas regarder du côté des ONG ? Si dans ton passé tu as adoré la culture start-up, tu peux tout à fait regarder du côté des start-up à impact. Si au contraire ce sont les associations un peu historiques, en pleine transition digitale, qui te donnent envie, va plutôt là.
Nous allons maintenant passer aux témoignages. Et cette fois, nous allons avoir deux freelances pour voir la façon dont elles ont décidé de sauver le monde. Nous allons commencer avec Camille qui est lead designer.
Témoignage de Camille, Lead designer
Camille : Salut Coline, salut Charlotte,
Je suis très heureuse de pouvoir témoigner ici avec vous ce matin. Je m’appelle Camille Courlivan, je suis designeuse produits et services et j’accompagne des collectivités, acteurs publics/privés et sociétés à mission dans la conception de nouveaux produits et services.
J’adore mon métier, mais depuis quelques années, je me pose la question de ma responsabilité en tant que designeuse. Comment est-ce que je peux participer au changement ?
En effet, mon travail consiste à concevoir de nouvelles choses. Mais justement, comment concevoir des produits et services respectueux de l’environnement et au bénéfice de toutes et tous ? Plutôt que de m’éparpiller et de ne pas savoir par où commencer, j’ai décidé d’agir et de me spécialiser à la fois sur le fond et la forme, en me focalisant sur l’ODD numéro 13, qui concerne les mesures relatives à la lutte contre le changement climatique.
J’ai fait ce cheminement au fur et à mesure depuis la fin de mes études il y a 10 ans. C’est important pour moi dans mon travail de bien comprendre l’ensemble des enjeux et des problématiques quand je m’empare d’un sujet. C’est pour cette raison que je ne pouvais pas adresser tous les ODD, même s’ils sont forcément tous importants. C’était nécessaire de faire un vrai travail de veille, de documentation, de comprendre la réglementation en vigueur et le contexte, de rencontrer les actrices et acteurs, d’évaluer et d’aller sur le terrain afin d’être sûre de concevoir des services en adéquation avec la réalité et qui répondent bien aux problématiques.
Je voulais aussi aborder la manière dont je concevais les produits et services de façon plus frugale, sans perte et en allant vraiment à l’économie. Pour moi, aller à l’économie, c’est accélérer et concevoir des produits et services qui répondent aux besoins et qui seront aussi utilisés demain.
Je mets en place, pour chacun de mes sujets, une démarche bien itérative et participative, en intégrant les utilisatrices et utilisateurs au centre du sujet. On évolue, on prototype et on teste ensemble. L’objectif est d’avoir un maximum de retours du terrain et de mener une expérimentation pour itérer sur le produit.
Coline : Très chouette, le témoignage de Camille.
Pour continuer sur la série témoignage, on vous partage celui de Jessica. Elle nous explique comment ces enjeux, lui ont permis de trouver directement une mission.
Témoignage de Jessica
Jessica : Salut Charlotte. Il y a deux enjeux qui m’animent tout particulièrement.
Le premier, c’est la transition écologique, et le second, c’est la notion d’engagement. Pour moi, ils sont liés puisque c’est à travers l’engagement qu’on pourra réussir à mener la transition écologique.
Quand j’ai quitté mon CDI, j’avais envie de m’engager pour quelque chose qui avait du sens, sans forcément préciser les domaines dans lesquels je souhaitais m’investir. Je voulais vraiment travailler dans ces domaines car ce sont ceux qui m’animent le plus.
Quand j’ai vu l’annonce de la mission que je réalise actuellement, je savais que j’avais une chance parce que c’est une des thématiques qui m’animait le plus et parce que je m’étais déjà investi·e dedans auparavant.
Charlotte : Le témoignage de Jessica nous montre à quel point, avoir clairement défini les ODD et la typologie de structure avec lesquelles elle souhaitait travailler, lui a permis de trouver une mission qui a vraiment de l’impact et du sens pour elle.
Nos 3 actions à mettre en place
Coline : À chaque épisode, on vous propose trois actions à mettre en place dès maintenant.
La première action, c’est de se poser la question des enjeux qui vous animent et de se demander, est-ce qu’il y en a un, deux ou trois qui m’animent particulièrement ?
À partir de ça, essayez d’identifier votre pourquoi : c’est vraiment ce qui va vous donner envie de vous lever le matin, de mettre du sens et du cœur dans votre travail.
Je vous invite à aller sur la page des 17 objectifs de développement durable et d’explorer les enjeux.
Charlotte : La deuxième action est de prendre soin de son éco-anxiété.
Cela peut signifier s’accorder des pauses médiatiques sur les enjeux climatiques et sociaux, ou se mettre à l’action. Par exemple, si vous réalisez que c’est l’éducation qui vous parle le plus, demandez-vous comment vous pourriez avoir un impact positif dans ce domaine en vous rapprochant d’une association qui œuvre sur cet ODD-là.
Réduire le spectre vous aidera à définir les actions que vous souhaitez mettre en place, que ce soit dans votre vie professionnelle ou personnelle.
Coline : La 3ème action que nous voulions vous partager est de regarder du contenu en lien avec les enjeux qui vous animent.
En vous enrichissant et en découvrant quelles sont les structures qui gravitent autour de ces enjeux, vous développerez votre réseau et deviendrez un·e expert·e sur ces sujets.
Nos ressources pour vous inspirer et aller plus loin
Charlotte : Après le passage à l’action, nous vous proposons quelques ressources pour vous inspirer.
La première ressource est les fameux 17 ODD, les objectifs de développement durable définis par l’ONU. Rendez-vous directement sur le site de l’ONU, où vous trouverez des petites fiches synthétiques sur chacun des objectifs de développement durable, avec un chiffre, un objectif associé, et une définition.
La deuxième ressource que nous voulions partager est de vous rendre sur le site de référence en matière d’ESS. Il y a une page dédiée à la découverte de l’économie sociale et solidaire.
Coline : Une autre source que nous voulions vous partager est le dernier épisode de La Poudre avec Camille Étienne, une activiste. Elle explique à quel point l’action est importante pour prendre soin de son éco-anxiété. Elle vous dira même que c’est normal d’avoir peur et que passer à l’action est essentiel. Elle parle également de l’activisme et du fait que ça fonctionne. En effet, on a l’impression qu’on ne va pas sauver le monde, mais signer une pétition, faire des actions, mettre du sens dans son métier, en parler autour de soi, ça fonctionne et ça peut faire bouger les choses.
Charlotte : On espère que ces actions, idées et ressources vous aideront à apaiser l’enfant en vous qui est un peu éco-anxieux·se. Si chacun·e de nous s’y met à sa façon, on peut arriver à sauver le monde.
Coline : Quelle que soit l’issue du monde, au moins on aura essayé, et c’est ça aussi, agir. C’est se dire qu’on a essayé, qu’on n’est pas resté·e à regarder sans rien faire.
On espère que tu repars avec de bonnes ondes et l’envie d’agir.
Et nous, on revient rapidement pour un nouvel épisode.
N’hésite pas à t’abonner et à nous recommander à tes ami·e·s freelance pour continuer à se serrer les coudes.
Et n’oublie pas, tu n’es pas seul·e. Le mouvement freelance for good est en marche.